Une semaine de volontariat à la ferme
- Pauline et Pierre
- 19 août 2019
- 3 min de lecture
Nous avions envie de ponctuer notre voyage de séjours chez l’habitant à travers le volontariat, et ce pour plusieurs raisons. Cela permet de changer le rythme du voyage, d’avoir un contact privilégié avec les habitants, de poser nos valises quelques jours et de réduire nos dépenses.
Le principe du volontariat est d’être logé et souvent nourri gratuitement contre quelques heures de travaux journaliers (jardinage, cueillette de fruits, bricolage, etc.).
Pour notre premier volontariat, notre souhait était de travailler avec des animaux. Nous avons ainsi sélectionné l’annonce alléchante d’Eber, qui propose de séjourner dans son ranch tout confort, un endroit idéal pour se reposer et profiter de la nature environnante. Les travaux proposés consistent à la traite de la vache Nina et à faire du jardinage. Super perspective !
Nous arrivons à Pitalito après un trajet en bus sur piste, avec l’impression d’avoir passé 5 h dans le tambour d’une machine à laver! Seuls gringos à s'aventurer par ici, nous nous rendons à l’adresse indiquée par Eber et sommes accueillis par son papa, sa maman, sa sœur, son frère, son autre sœur, sa nièce… bref nous nous installons sur le canapé avec toute la petite famille !
Eber nous conduit ensuite à son ranch situé sur les hauteurs de Pitalito. Nous avons le domaine pour nous! Pas de souci pour faire un tour en ville au besoin, le bus passe même sur le petit chemin en terre en bas de la ferme.
Lorsque nous découvrons enfin la ferme, nous sommes un peu abasourdis. Il ne s’agit pas vraiment d’un ranch mais plutôt d’une cabane. Le lit est plus que moyen, la cuisine au feu de bois à l’ancienne, la salle de bain et les toilettes… sans commentaires, c’est dans le jardin avec un tuyau d’eau piqué directement dans la rivière. La rivière est d’ailleurs notre seule source d’eau potable, qu’il faut bouillir au préalable pour éviter le drame. Il y a des cafards dans le frigo et des moustiques partout. Pour être honnête, on a eu envie de partir en courant !
Le lendemain, Eber nous fait visiter le jardin, à débroussailler et bêcher, ses plantations de café, de banane et de manioc. Il y a des orangers, des citronniers et des manguiers. Puis il nous présente ses vaches et notamment Nina, qu’il faut traire tous les matins. Elle a un petit veau trop mignon.
Un peu plus loin, une autre ferme vend des œufs et du fromage, un papi propose du miel. Plein de produits frais pour se préparer de bons petits plats. Pauline devient une pro des pancakes et du gâteau à la banane, et Pierre des patacones et du manioc grillé.
La traite de la vache, toute une histoire !
Première étape : isoler le veau la veille, dans l’après midi, pour que les mamelles de Nina soient pleines de lait le matin. Pour ce faire, soit tu es doué au lasso et tu arrives à choper le petit veau dans le champs. Soit tu n’es pas doué (comme nous) et tu cours après le veau pour le faire entrer dans l’enclos (cette opération peut prendre un peu de temps…).
Deuxième étape : le matin, faire venir Nina, puis attacher ses pattes postérieures ensembles pour éviter qu’elle ne bouge pendant la traite.
Troisième étape : faire téter le veau pour faire venir le lait dans les pis (assez facile car il boit goulûment).
Quatrième étape : traire la vache, et ça c’est tout un art ! Il n’y a pas de miracle, il faut s’entraîner pour avoir le coup de main. Au bout de quelques jours, la traite n’avait plus de secret pour nous.
Cinquième étape : bouillir le lait, pour ne pas passer le reste de la journée aux toilettes :)
Eber a vécu 14 ans en Angleterre, ce qui était bien pratique pour communiquer. Il donne des cours d’anglais à Pitalito, et nous avons été conviés à deux d’entres eux. C’était amusant et insolite. Cela nous a permis de pratiquer l’anglais et l’espagnol en même temps. Il y avait une majorité de filles et elles étaient très curieuses de savoir ce qui nous amenait par ici.
Puis, la fin de semaine est arrivée annonçant la fin de notre séjour à Pitalito. Ce qui, entre nous, n'était pas pour nous déplaire. Nous avions hâte de dormir sur un vrai matelas et de prendre une bonne douche chaude, même si nous avons adoré cette expérience enrichissante à tout point de vue!
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