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Des hauts et des bas à Sajama

  • Photo du rédacteur: Pauline et Pierre
    Pauline et Pierre
  • 29 sept. 2019
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 sept. 2019

Sajama, c'est un petit village perdu sur les hauts plateaux boliviens, c’est aussi un volcan majestueux qui culmine à 6542 m d'altitude et domine le pays.

Le Parc National Sajama, créé en 1939, est frontalier avec le Chili et réputé pour être un petit paradis pour les randonneurs. Et pour cause ! Le parc offre des paysages spectaculaires avec les volcans jumeaux le Parinacota (6348 m) et le Pomerape (6282 m), des geysers, des lagunes d’altitudes, des troupeaux d’alpagas et de lamas et des sources d’eau chaude.

À l'écart de la route touristique traditionnelle, Sajama n'est pas facile d'accès. Il faut d'abord rejoindre Patacamaya, un village entre La Paz et Oruro. Ensuite, et c'est là que ça se complique, il faut monter dans le minibus qui se rend à Sajama. Il y en a un seul par jour, qui arrive vers 10 h et part vers midi ou plus tard, en fonction de l'affluence.


Pour être sûr de ne pas rester coincés à Patacamaya, on décide de partir de bonne heure de La Paz. Après deux minibus qui se sont plutôt bien enchaînés, on arrive à 10 h à Patacamaya. Un monsieur nous indique l'endroit où le bus doit théoriquement s'arrêter. C'est parti pour de longues heures d'attente. Pendant ce voyage, on aura appris la patience!

Pierre ne se sent pas très bien depuis qu'on est arrivé, il est de plus en plus blanc, ses intestins jouent la samba. Heureusement, il est sauvé par les toilettes du resto d'à côté et par notre stock de papier. Des fois, il ne faut pas grand chose pour passer à côté de la catastrophe :)


Le minibus part finalement à 13 h 20, avec une petite dame et deux papis à bord. Malheureusement, les crampes d'estomac de Pierre reprennent de plus belle. Au bout d'une heure, ce n’est plus possible, il faut des toilettes et vite! Sauf que la route qui mène à Sajama traverse des paysages lunaires, il n'y a rien à l'horizon, même pas un arbre pour une pause technique. Tant pis, on crie au chauffeur de s'arrêter et Pierre saute sur le bas côté. Le chauffeur est gentil et promet de s'arrêter autant que nécessaire et lui propose même un médicament contre les maux de ventre. Finalement, on arrive au village vers 16 h sous un beau ciel bleu. Le village semble mort, tous les petits commerces sont fermés, il n’y a pas un chat dehors. Ici, il est coutume de dormir chez l’habitant. On se dirige vers une maison tenue par Carmen recommandée sur un blog. C’est finalement Reina qui nous accueille dans une de ses petites cahutes face au volcan.


Pour notre premier jour de randonnée, on décide d'aller faire un tour aux geysers, situés à 8 km du village. Le chemin traverse les plaines aux pieds des volcans Parinacota et Pomerape, avec de nombreux troupeaux de lamas et d'alpagas. Le paysage est magnifique.

On repère les geysers de loin avec leur panache de fumée. C'est impressionnant de voir l'eau bouillante jaillir du sol. De retour au village, on s'arrête manger un almuerzo chez une petite dame sur la place de l'église, qui vend aussi tout un tas de vêtements en laine d’alpagas. Les repas sont très basiques ici, de la soupe, du riz, des légumes et parfois un peu de viande.

A l'auberge, il n’y a pas grand chose à faire. On n’a pas eu le temps d’échanger nos bouquins à La Paz, il n’y a évidemment pas de wifi pour programmer la suite du voyage et pas d'autres personnes avec qui discuter. Reina, notre hôte cuisinière, prépare le repas et nous propose de regarder la télé dans la salle commune. On se dit pourquoi pas ça fait longtemps, en plus il passe Hunger Games alors même si c'est en espagnol on comprend tout!

Le lendemain, c'est debout à 6 h pour faire la boucle des lagunes d'altitude de 28 km. On a du mal à sortir de sous les 5 couvertures. Les écarts de température sont énormes dans cette région : il gèle la nuit alors que la journée en plein soleil, il peut faire très chaud. Un 4x4 nous attend pour nous déposer aux geysers, point de départ de la randonnée.


On commence par monter jusqu'à un col qui marque la frontière entre la Bolivie et le Chili. C'est sympa de franchir une frontière en toute liberté ! La vue de la haut est magique. On longe une première lagune, puis une deuxième, et enfin la troisième lagune, la plus haute à plus de 5000 m d’altitude. Il y a plein de petits viscaches qui courent partout, drôles de petits rongeurs avec une tête de lapin, un corps de marmotte et une queue d’écureuil.

On redescend ensuite par un canyon jusqu’aux sources d’eau chaude. On a prévu les maillots de bain mais le temps se gâte, alors on saute l’étape trempette pour rejoindre le village au plus vite.

Le ciel devient vraiment menaçant, un gros orage approche, pas très rassurant tout ça. On est sur un plateau à 4300 m, aucun abris pour se protéger et il reste 8 km de marche.

On marche à un rythme soutenu, le ciel s’assombrit, les éclairs au loin sont effrayants. On se met alors à courir, et honnêtement, entamé un footing à cette altitude, après 20 bornes de rando, c’est éreintant. Nos cœurs battent trop vite, on s’essouffle (enfin, surtout Pauline qui panique complètement de peur de finir foudroyée dans ce bled paumé). On finit par atteindre notre cahute de justesse avant que la pluie ne s’abatte sur le village. Remis de nos émotions, on réalise qu’au village, c’est coupure d’électricité générale, ce qui signifie eau de la douche glacée et obscurité totale à 18 h 30. Qu’à cela ne tienne, on dîne aux chandelles, c’est plutôt romantique, et on se couche à 19 h 30, la nuit va être longue...


Au réveil, le ciel est totalement dégagé et les rayons du soleil se dévoilent au dessus du volcan. On récupère notre casse-croûte du midi et partons grimper au camp de base du Sajama. Cette journée de rando est un régal. Il fait beau, pas trop chaud et comme les jours précédents, on est tout seul ! Enfin presque, c’est sans compter les lamas, vigognes, chevaux et viscaches qu’on rencontre sur notre chemin.

De retour au village, les ruelles sont pleines d’animations. Tous les habitants sont de sortie, c’est la fête des étudiants. Chacun d’entre eux doit réaliser un parcours à genoux, sorte de rite de passage, puis tout le monde se met à danser sur la place du village.

En fin de journée, le coucher de soleil au dessus des volcans offre un magnifique spectacle.

C’est déjà la fin de notre séjour à Sajama, qu’on est un peu triste de quitter. Et en même temps, on hâte de découvrir notre prochaine destination : Cochabamba et le parc Toro Toro.

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