Poé et ses fonds marins
- Pauline et Pierre
- 14 mars 2020
- 4 min de lecture
Ça y est, enfin ! L'heure de la plongée est arrivée pour Pierre. Le rendez-vous est à 7h30 ce mercredi 26 février pour deux plongées le matin même. L'ambiance est décontractée, le lagon est relativement calme et il fait beau, tout va bien. En arrivant, Céline (la monitrice) demande le certificat médical... "Ah bah oui pour passer le niveau, il le faut c'est normal. Bon pas de problème, on s'arrange pour cette fois, mais après demain, quand tu reviendras pour la deuxième demi-journée, tu en apporteras un". OK, l'affaire est entendue et nous partons avec une dizaine de personnes sur un zodiac. Les deux plongées se font respectivement au niveau de la fausse passe de l’île verte, un endroit avec un peu de courant mais une faune assez variée (on a vu 3 raies manta), et au niveau du coude de Kélé à proximité de la barrière de corail, où de nombreux requins sont de passage. Effectivement, il y en avait une quarantaine de gris, rien que ça.
En attendant au camping, Pauline travaille sur le blog et prépare le déjeuner. L'après-midi est tellement chaud qu'on ne s'éloigne pas trop de la plage ou des ventilos, mais une fois le soleil descendu, on en profite pour parcourir le sentier du Oua Koué, connu dans la région pour ses superbes points de vue sur le lagon. Au coucher du soleil, les couleurs sont magnifiques et on respire enfin.
Ce jeudi, aucune plongée est organisée. On en profite pour faire un tour en voiture pour aller voir la côte est. Le paysage est très différent. Si la côte ouest de la Grande Terre est plutôt sèche avec une végétation basse, le milieu de l'île est haut en relief et bloque le passage des nuages venant du large. Résultat, on découvre le pays de l'éternel pluie et une véritable jungle tropicale. Sur notre chemin, nous passons près d'une mine de nickel à ciel ouvert. L'activité minière à mauvaise réputation hors Calédonie et forcément dès qu'on s'intéresse à l'environnement, il est difficile de ne pas trouver triste cette défiguration des montagnes. Mais les locaux vous diront que c'est l'une des meilleures choses qui leur soient arrivées. Les retombées économiques, stables même en période de crise, sont telles que la plus part des communautés de Nouvelle Calédonie ne veulent pas cesser l'exploitation.
Sur le retour, nous traversons à nouveau le village de la Foa... Oh bah ça tombe bien alors, on connaît justement un très bon resto dans le coin (voir post précédent).
Avant de rentrer, il ne faut pas l'oublier, Pierre doit chercher un certificat médical pour continuer la plongée le lendemain. Ainsi, nous nous arrêtons au centre médico-social de Bourail pour effectuer la formalité. Un médecin l’ausculte... "Mmh vous avez un tympan très cicatriciel quand même", "oui oui depuis longtemps". "OK, mais je vais demander l'avis d'un collègue". Ça sent le roussit. "Effectivement, elle n'est pas jolie jolie cette oreille, bon comme on a un doute, on vous propose d'aller voir un spécialiste... Zut, il y a bien des consultations sur Bourail le jeudi mais à cette heure-ci, l'ORL est déjà reparti sur Nouméa". Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Le niveau de plongée, ce sera malheureusement pour une autre fois.
Pauline a une excellente idée pour remotiver les troupes. Pendant le mois de février sur la plage de Poé, les bébés tortues naissent et gagnent l'océan. Génial, on se pointe alors à 5h du matin sur le site d’éclosion des œufs. L'excursion est encadrée par une association locale et quelques scientifiques qui veillent à ce que la reproduction sur ce site (ponte, éclosion) ne soit pas perturbée par l'homme. On voit nettement moins de bébés tortues qu'en Colombie car en vérité, le gros des naissances a lieu pendant la nuit et il reste au petit jour les retardataires et ceux coincés dans le sable à la sortie du nid. Nous avons tout de même la chance de voir trois bébés ramper plusieurs minutes avant d'être emportés par les vagues. C'est toujours aussi émouvant, un vrai moment d'espoir.
De la plage de Poé, le sentier des trois baies longe la côte vers l'ouest et traverse notamment la baie des tortues et la baie des amoureux en passant par des hauts points de vue, parfaits pour observer les tortues adultes. D'ailleurs, nous rencontrons un photographe amateur avec une bonne bouille, un mec très sympa qui nous raconte plein d'anecdotes sur les lieux. Apparemment, une famille de dugongs vit par ici et il n'est pas rare de les observer. Aujourd'hui, les dauphins sont furtifs mais le photographe nous montre quelques uns de ses clichés sur ces animaux atypiques.
Pierre fait un tour en PMT dans la baie. La visibilité est mauvaise et les tortues s'éclipsent avant même de pouvoir les approcher. Par contre, il fait la rencontre de deux requins à pointes blanches et avec cette faible visibilité, il fait profil bas !
Nous avons tellement adoré le sentier du Oua Koué que cette fois, nous nous motivons pour le faire en courant au coucher du soleil. Nous y arrivons presque, mais la dernière montée nous achève et nous terminons tranquillement en marchant. Les longues courses, ce n'est plus pour nous, en tout cas pas par 35 degrés.
Nous sommes rejoints le samedi par Laurence et Antoine qui viennent passer le week-end à Poé. Ils devaient plonger cette après-midi mais la météo est tellement mauvaise que nous passons la journée à faire des jeux de société. Grâce à quelques éclaircies en fin de journée, nous parcourons une troisième fois le sentier du Oua Koué avec Antoine ce coup-ci. Toujours aussi merveilleux !
Dimanche signe la fin du week-end pour Antoine et Laurence et la dernière journée en Nouvelle Calédonie pour nous. Avant de rentrer sur Nouméa, nous profitons encore un peu des sentiers de la région pour observer le lagon et la faille aux sharks.

Le temps a passé très vite en Nouvelle-Calédonie, surtout que pour la première fois, nous connaissions quelqu'un sur place, ce qui nous a facilité grandement les choses. Le moment de refaire les sacs et de se dire au revoir est arrivé. Un grand merci à Antoine et Laurence pour leur hospitalité, leurs bons conseils et leur bonne humeur. On espère vraiment les revoir et nous leur souhaitons une belle réussite dans leurs nouveaux projets !
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