Chili - Le désert d'Atacama

Après une étape rapide au nord de l’Argentine, nous prenons la direction du Chili, notre dernier pays d’Amérique Latine et notre dernier long trajet en bus car nous prendrons des vols internes pour rejoindre Santiago puis la Patagonie.

Pour une fois, on part avec plein de provisions. On s’est préparé une salade de légumes, on a du fromage, du pain, des bons fruits frais, du miel et des gâteaux. Bien mal nous a pris ! Est-ce qu’on est les seuls à ne pas être courant que le Chili est super restrictif sur les produits alimentaires introduits dans le pays ? A la frontière, tous les bagages sont soigneusement fouillés et tous les produits frais confisqués… même notre bon miel... Pierre est vexé, il ne comprend pas pourquoi on nous confisque une pomme alors que plein d’autres fruits sont importés dans le pays. Il dit au douanier que c’est débile et se fait bien remettre à sa place. S’il n’est pas content, il n’a qu’à pas mettre les pieds au Chili. Sympa comme accueil !

Allégés de quelques victuailles, nous continuons notre route vers San Pedro de Atacama. Les paysages sont superbes, nous longeons la frontière bolivienne et retrouvons avec plaisir le volcan Licancabur observé quelques jours plus tôt lors de notre tour dans le Sud Lipez.

L’arrivée se fait en douceur. Pour une fois, pas besoin d’errer dans les rues avec les gros sacs sur le dos, nous savons où aller car nous avons réservé notre chambre d’hôtel à l’avance !! La chambre est confortable, la cuisine ultra équipée, bien pratique pour se faire à manger car ici, les prix des restos sont exorbitants.

Le premier jour, on loue des vélos pour visiter la vallée de la lune. Quel bon plan ! Cela nous permet de nous remuer un peu et de visiter le coin à moindre coût. Le soleil tape fort mais à 4000 m d’altitude le fond de l’air est frais, c’est agréable. Nous souffrons plus de la qualité de la piste que de la chaleur. Il y a 25 km aller-retour, mais entre les pauses photos, déjeuner et petites excursions à pied, nous mettons 6 heures pour faire le tour. Les paysages ressemblent naturellement à ceux du Sud Lipez, qui se trouve à quelques kilomètres à vol d’oiseau, mais on ne s’en lasse pas. D’autant plus qu’il s’agit probablement du dernier endroit aussi désertique que nous verrons jusqu’à la fin de notre voyage.

Le deuxième jour, repos. C’est fou, nous ne sommes même plus aptes à enchaîner deux jours d’excursion :) D’un autre côté, cela nous permet de prendre notre temps pour faire le tour des agences et organiser l’excursion du lendemain.

Le troisième jour, nous partons visiter les lagunes altiplanicas. Nous commençons par les lagunes Miscanti et Miniques, situées à une heure de route de San Pedro. Leur formation s’est faite en deux étapes. D’abord l’orogenèse andine, puis une seconde orogenèse plus locale, qui créa cet étage « altiplanico » formant ainsi une grande zone de rétention d’eau. La séparation des deux lagunes s’est faite bien plus tard suite à une coulée de lave particulièrement importante du volcan Miniques. Ici, nous avons pris un petit déjeuner royal avec une vue splendide. Étonnamment, l’association des deux décuple le plaisir de cet instant.

Repus, nous reprenons la route pour voir la lagune Chaxa. Le décor change radicalement. On se retrouve au beau milieu d’un salar avec des odeurs de souffre et des couleurs pastel à perte de vue. Le salar est beaucoup plus brun et irrégulier que le celui d’Uyuni. Notre guide nous explique que c’est dû au mélange avec l’argile. Contrairement au salar d’Uyuni, l’eau salée provient de rivières et de ruissellements qui ont charriés plein de sédiments.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons au village de Toconao. Nous somme tombés juste au moment où une partie des villageois défilaient entièrement déguisés et entraînés par une musique folklorique. Nous n’avons pas bien saisi l’origine de la fête locale, mais nous avons trouvé que certains étaient bien courageux de défiler en plein soleil sous des énormes déguisements.

Le dernier jour, nous nous faisons un petit plaisir avant de prendre la route direction Santiago. Sibylle et Justine nous avaient recommandé une bonne boulangerie française, la Franchuteria. Les petits pains au chocolat sont tellement bons que nous en avons pris deux chacun, en plus de notre petit déjeuner servi à notre hôtel… Oh les gourmands !

A la télé, les infos tournent en boucle. De violentes émeutes ont éclatées hier dans la capitale. La situation semble hors de contrôle et le président a déclaré l'état d'urgence. Les militaires sont dans la rue. Non sans quelques craintes, nous devons à présent rejoindre Calama pour prendre notre vol pour Santiago !